Décrocheur : au-delà des clichés. 

décrocheurs de l'école

Dans cet article, nous nous penchons sur le terme « décrocheur ». Que signifie-t-il ? Quels sont ses équivalents à l’étranger ? Ses connotations ? Et, plus important : qui sont ces « décrocheurs » ? Au-delà des clichés. Quelles sont leurs histoires, et comment les aider à « raccrocher » ? Le Cours du Pont de Pierre est l’une des structures parisiennes qui espère réussir à réconcilier ces élèves avec l’envie d’apprendre, et de vivre ensemble. .

Décrocheur : une étiquette peu flatteuse 

Le terme de “décrocheur” n’est guère flatteur. On l’emploie pour désigner un « élève qui abandonne ses études avant d’obtenir son diplôme ou sa qualification, et qui n’est pas inscrit pour l’année suivante » En France, le terme s’applique généralement à un élève du secondaire (à la différence du terme anglais « dropout » qui peut aussi être utilisé pour parler d’un élève qui quitte son université). Au Canada, on utilise aussi le terme “impersévérant”, “impersévérant scolaire” ou, plus familièrement “capitulard”. Ces termes qu’on n’utilise – heureusement ! –  pas en France trahissent cependant bien le jugement de valeur porté sur ces jeunes, qui sont souvent stigmatisés.

Au-delà de l’étiquette « décrocheur », la singularité de chaque histoire

Dans la langue française, quand on dit qu’on a “décroché”, ça ne signifie pas toujours que le problème vient de nous. On peut dire qu’on a décroché d’une conversation ou d’un film ennuyeux à mourir, trop compliqué pour nous, ou au contraire tellement simpliste à nos yeux que l’ennui a été le plus fort. Si l’on retenait cette hypothèse, selon laquelle on devient “décrocheur” quand il y a décalage entre notre rythme propre, et celui du groupe auquel on appartient, on pourrait en conclure que LA réponse au décrochage serait tout simplement celle d’un accompagnement individualisé. Et on aurait raison, au moins en partie.

Souvent, dans les médias, les facteurs éco-socio-culturels du décrochage sont mis en avant. Et pourtant, force est de constater que nombreux sont les cas de décrochages scolaires parmi des familles aisées et/ou dotées d’un capital culturel et/ou social élevé. D’autres facteurs peuvent conduire un jeune à « décrocher » : troubles de l’apprentissage mal diagnostiquée et/ou accompagnés, redoublement imposé, harcèlement scolaire qui a pu engendrer une souffrance, voire une phobie scolaire, changement de pays (adoption, ou expatriation), venue au monde d’un enfant, accidents de la vie aussi, comme la perte d’un parent, ou d’un frère, d’une sœur …

Certains ados préfèrent dire qu’ils ont fait un “burn-out” comme beaucoup d’entre nous, adultes, en connaissons au cours de notre vie. Que fait-on, nous, pour y remédier ? On se fait « mettre en arrêt », on se fait accompagner, et puis on change de lieu de travail, parfois de style de vie … Mais bien sûr, quand on est ado, on DOIT aller à l’école, au moins jusqu’à 16 ans. Que ça nous plaise ou non. Que ça nous convienne ou non.

Alors, certains ados, après avoir essayé, et après avoir échoué à “accrocher”, finissent par refuser d’essayer. Ils sont parfois restés des mois, des années chez eux, sans être scolarisés, ou alors plus ou moins, avec quelques cours particuliers ici et là, quelques matières par le CNED … Rares sont ceux qui peuvent s’épanouir socialement dans ces conditions. Tous les jeunes de leur âge sont en cours toute la journée. Leurs parents sont pris par leurs engagements professionnels et sociaux. Ces jeunes passent le plus clair de leur temps seuls, un peu comme les “hihikomoris” au Japon. D’autres vont en cours, parce que ce sont des êtres sociaux, qui aiment les interactions avec leurs pairs, mais ils sont intellectuellement absents de la classe. Ils n’y sont que pour être parmi des jeunes de leur âge, mais ont complètement décroché de l’enseignement lui-même.

En fait, il est impossible de créer un « portrait-robot » du « décrocheur ». Chaque histoire est individuelle. Et le mieux, c’est encore de les écouter, chacun, se raconter, au-delà des clichés et des cases dans lesquels nous les enfermons et des étiquettes que nous leur accolons trop souvent.

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Un lien de qualité, de personne à personne. Une pédagogie basée sur la médiation

Léonard, dans son témoignage de parcours de raccrochage scolaire (dans la série de vidéos « Parole de décrocheur ») explique : « disons que l’enseignement traditionnel moi ce que j’ai tiré de ça, c’est que t’as l’impression d’être … euh … tu viens en cours, tu dois écouter, apprendre, que tirer des on va dire des leçons du professeur mais y a pas d’échange. Moi j’aime beaucoup les échanges aussi et c’est ce qui permet aussi de se sentir valorisé, respecté, c’est de pouvoir échanger, et d’être considéré comme  une personne avant d’être considéré comme un élève. A la base bien évidemment je ne m’en suis pas rendu compte tout au début on va dire parce que j’étais jeune et tout je savais pas ce qui me manquait mais, avec du recul, là je me rends compte que c’était ce dont j’avais besoin. »

Un lien spécial entre précepteur, ou tuteur et élève est souvent mentionné par les « raccrocheurs » comme ce qui leur a permis de se sentir écoutés, valorisés, compris … Le fait d’être vu comme une personne à part entière, et pas seulement un élève dans une « masse » (je cite !), semble être une préoccupation commune à de nombreux élèves qui ne se sentent pas bien dans le système traditionnel.

Ils parlent souvent de « vrai dialogue », de complicité, de respect … du fait que leurs précepteurs, ou tuteurs « croient » en eux (même quand eux-mêmes n’y croient plus), leur font confiance … « La complicité aide à regagner la confiance qu’on avait perdue petit à petit » explique un « décrocheur » interviewé dans cette série de vidéos.

Au CPP, les précepteurs appliquent la méthode dite de la « médiation linguistique », c’est-à-dire que chaque élève est écouté, sérieusement, par le précepteur, lors de son passage à sa table. Son discours intérieur n’est pas remplacé par une analyse ou une histoire plaquée, qu’on lui demande d’apprendre par cœur. On part de ses réflexions intérieures, et on voit si on peut y trouver des angles morts, des contradictions, des imprécisions, des incompréhensions, et le jeune élabore sa pensée de cette façon, sans se couper de lui-même, ni de ses intuitions, de ses impressions, mais plutôt en les précisant, en les affutant petit à petit.

décrocheur et précepteur

Savoir pourquoi on travaille : l’importance du projet.

Les élèves qui ont décroché de l’école à un moment donné parlent souvent, a posteriori, du fait qu’ils ne comprenaient pas pourquoi on leur demandait d’apprendre telle ou telle chose, qui leur semblait totalement inutile ! Comme dans ce sketch de Gad Elmaleh.

Sur les supports pédagogiques du CPP, on essaie de leur expliquer la plupart du temps pourquoi on leur demande d’acquérir telle ou telle compétence, savoir, ou savoir-faire, ce qui est bien reçu par les élèves, et les aide à trouver une motivation pour se mettre au travail.

 La notion de « projet » est cruciale pour certains de ces élèves, qui ont besoin d’établir un « contrat pédagogique » avec l’équipe : quels sont leurs objectifs ? quels sont leurs besoins ? leurs désirs ?

Cette coopération avec l’équipe est en elle-même très fructueuse pour les élèves, qui ressentent parfois très fortement, dans certaines institutions hostilité, ou indifférence entre professeurs, ou de la part des professeurs envers les élèves. Certains racontent comment ils avaient complètement perdu ce lien avec les professeurs, et par extension, les adultes, qu’ils se représentaient comme leurs ennemis. Au CPP, les précepteurs s’entendent bien entre eux. Pas de bureau, ni de salle des profs. Élèves et précepteurs passent leurs journées ensemble, y compris les pauses. Une équipe harmonieuse et unie semble être un élément clé du « raccrochage » de certains jeunes, particulièrement sensibles aux ambiances, aux atmosphères.

tout est possible

Le Cours du Pont de Pierre accueille chaque « décrocheur » comme il est.

C’est de ces constats qu’est né et que continue d’évoluer le CPP en offrant à chaque jeune accompagnement individualisé, emploi du temps et projet de scolarité personnalisés, pédagogie centrée sur des échanges de qualité avec une équipe pédagogique soigneuse et unie.

Et on leur souhaite à tous de décrocher la lune !

Le marketing, une matière appliquée et concrète!

Le Cours du Pont de Pierre, pour réconcilier les élèves avec l’envie d’apprendre

 

Le Cours du Pont de Pierre, école privée hors-contrat (primaire, collège et lycée), est né d’un constat : certains élèves ne se sentent pas bien dans une classe de 30 élèves, quelle qu’en soit la raison, et recherchent une autre approche pour leurs apprentissages.

Cette école a été créée pour leur offrir un lieu d’apprentissage dans lequel le rapport qui lie l’élève et l’enseignant est revu, en diminuant le nombre d’élèves et en individualisant chaque enseignement.

Ce que l’on dit du Cours du Pont de Pierre …

« Nous tenions tous les trois à vous exprimer nos très sincères remerciements pour votre accompagnement constant, bienveillant, exigeant mais respectueux du rythme de M. (…) C’est chez vous que M. a pu se reconstruire pas à pas, reprendre confiance, respecter sa personnalité, trouver de nouveaux repères et envisager enfin l’avenir autrement.

C’est auprès de vous tous que nous, parents, avons trouvé confiance et apaisement par votre écoute, votre patience, votre ouverture à chercher sans cesse de nouvelles approches pédagogiques pour aider M. à apprendre jusqu’à trouver celle qui lui convenait, la souplesse, le dialogue, la disponibilité et l’optimisme ! 

Merci d’avoir créé cette école unique en son genre et qui répond à de vrais besoins chez ces jeunes plein de potentiel pour qui le système scolaire classique ne convient pas, c’est une cause tellement louable et importante mais aussi certainement épuisante, difficile à tout point de vue, merci de la mener avec tant de détermination ! Merci pour votre « souple fermeté » avec vos élèves, et le soin que vous mettez à garantir une cohésion et une bonne entente entre eux, celui aussi que vous cultivez à nourrir ces jeunes tant scolairement, mentalement, culturellement que physiquement. Merci pour ce cadre de travail, ces locaux, cette ambiance, qui est selon M. « parfaite », et bravo pour vos talents de sélectionneur : votre équipe pédagogique est très complémentaire, on vous sent tous « reliés » par les mêmes valeurs, c’est une équipe qui aime son travail, ses élèves, son école, chapeau ! (…) 

Maman de M. élève en Terminale S après deux années au CPP

« Voilà, je voulais tout simplement vous remercier pour cette année (…) Je me souviens du premier rendez-vous il y a maintenant 9 mois où on se lançait dans le plus gros défi de ma vie, reprendre les cours (…) ça n’a pas été facile tous les jours, ça a même parfois été vraiment très difficile, mais à chaque fois que je perdais espoir, vous étiez là pour me soutenir.

J’ai eu beaucoup de doutes, mais vous m’avez redonné confiance, vous m’avez fait grandir et avancer (…) »

Une élève de lycée

« P. a retrouvé sa joie de vivre : il rit, blague, jongle, il est bien dans ses baskets grâce à vous et à votre école si attentive à chacun. C’est un vrai plaisir et un grand soulagement que de le voir s’épanouir en toute confiance, soutenu par ses professeurs. »

Grand-Mère d’un élève de troisième