Au CPP, on accueille chaque année plusieurs élèves diagnostiqués TDAH, qui semblent se réconcilier avec l’apprentissage. Comment expliquer cette réussite ?
TDAH : juste un autre mot pour « hyperactif » ?
TDAH est l’acronyme qui désigne les Troubles De l’Attention avec ou sans Hyperactivité. Le spectre TDAH est donc bien plus large que celui de l’hyperactivité, qui n’est qu’un type de symptôme du TDAH. Un jeune ayant de la difficulté à se concentrer, à être attentif, sans pour autant être agité pourrait être diagnostiqué « TDAH », ou plutôt souffrir d’un TDAH sans avoir été diagnostiqué comme tel : le trouble peut passer plus inaperçu lorsqu’il n’est pas accompagné d’hyperactivité.
TDAH : consensus, au-delà des controverses
Le Cours du Pont de Pierre a, depuis sa création, accompagné des jeunes TDAH chaque année, certains étant parallèlement suivis par un psychiatre leur prescrivant des médicaments, d’autres ne prenant aucun traitement médicamenteux. L’équipe du CPP est respectueuse du choix de chaque jeune et de sa famille, et s’inscrit au mieux au sein du dispositif déployé pour l’aider à naviguer les dimensions sociale, scolaire, et affective de sa vie, toutes touchées par ce handicap invisible, et parfois difficile à diagnostiquer. Les chercheurs et spécialistes du TDAH s’accordent sur certains points :
Consensus n°1 : une activité sportive régulière permet d’atténuer les symptômes du TDAH
Tous les parents et éducateurs de jeunes avec un TDAH le savent, les praticiens et les chercheurs le confirment : l’activité physique permet de diminuer les symptômes liés au TDAH. Au CPP, les élèves passent plusieurs demi-journées par semaine à pratiquer des activités physiques : jeux de ballons, yoga ou Feldenkrais, course à pied, badminton … Ancien double champion de France et vice-champion d’Europe des clubs en athlétisme, aujourd’hui coach sportif, Jean-Philippe, l’intervenant EPS du CPP, combine une approche personnalisée et collective , en s’inspirant d’exercices de Pilate, Yoga, Feldenkraïs, psychomotricité, ainsi que d’activités sportives plus classique. Il est présent au CPP depuis sa création, et se perfectionne chaque année encore un peu plus.
Consensus n°2 : les aménagements qui changent la vie de classe
Autre consensus : les élèves TDAH peuvent être considérablement aidés par des aménagements faciles à mettre en place, qui bénéficient souvent au reste du groupe aussi. Ainsi, placer un élève facilement distrait face à un mur blanc, plutôt qu’au fond d’une salle de classe remplie d’opportunités de distraction est un aménagement facile à mettre en place, et qui fonctionne. Permettre à cet élève de bouger, pendant les temps de classe, mais en isolation, est aussi une clé du succès. Au CPP, il existe une « salle de repos » qui peut aussi être utilisée en salle de « défoulement » ; un punching ball est aussi à disposition, selon les besoins de chacun ! Et la configuration du campus (tables individuelles) rend les aménagements de classe très faciles à faire : il suffit de déplacer la table de l’élève et sa chaise à l’endroit qui lui conviendra le mieux.
Il a été montré aussi que donner des consignes précises, étape par étape, permet aux élèves facilement distraits, ou dissipés, d’être guidés pas à pas. Au CPP, les élèves travaillent sur des supports réalisés pour eux, par une personne spécialisée en sciences cognitives appliquées à l’éducation et formée aux troubles de l’apprentissage. Les supports sont clairs, détaillés, et faciles à suivre et à comprendre. Les formulations sont précises et simples. Un précepteur est toujours à la disposition de chaque jeune, quand il en a besoin.
Consensus n°3 : La prise en charge et les soins apportés doivent être partagées et multimodaux
Enfin, le partage des soins entre équipe éducative, parents et professionnels de santé est une condition de réussite pour les élèves souffrant d’un TDAH. Au CPP, l’équipe est disponible par mail et texto toute la journée de 8.45 à 17.00, puis pour des rendez-vous en personne ou sur Zoom jusqu’à 19h. L’idée est de permettre aux parents, et aux professionnels de santé qui suivent les jeunes par ailleurs, d’obtenir ou de donner des informations de/à l’équipe enseignante. Ce partage de l’information et des soins à dispenser s’avère très fructueux pour le jeune, qui se retrouve porté par les différents acteurs de sa vie, de la maison, à l’école, au cabinet du psy !
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