Harcèlement scolaire, bullying : comment les prévenir, comment en guérir
Le harcèlement scolaire, ou « bullying », en anglais, est un sujet de prédilection du cinéma pour ados, comme le film Mean Girls, qui suit les pas d’une nouvelle élève (anciennement scolarisée « à la maison ») dans un lycée divisé en cliques et dominé par un trio de filles « populaires », et prêtes à tout pour le rester. Loin des clichés hollywoodiens, que peut-on dire du harcèlement scolaire en France? Le gouvernement se mobilise depuis plusieurs années pour tenter d’endiguer ce phénomène de société. Ci-dessous, vous pourrez trouver quelques précisions sur le harcèlement scolaire, et quelques pistes pour mieux le comprendre, le prévenir, et en guérir, si on en a été victime.
Harcèlement et préjugés
Fausse croyance n°1 : « ce sont les plus forts qui persécutent les plus faibles »
Le problème du harcèlement est en réalité beaucoup plus complexe. Celui qui harcèle a souvent été harcelé, ou maltraité, à l’école, ou en dehors de l’école. Devenir un « harceleur », un « bully« , dit-on en anglais, n’est pas le signe qu’on est plus fort que les autres. C’est plutôt un signal de détresse intérieure. On s’en prend à autrui parce qu’on n’arrive pas à se regarder en face, parce qu’on ne se sent pas assez bien, assez aimé …
Fausse croyance n°2 : « ça fait partie de la vie. Il faut bien qu’ils apprennent! »
Des milliers de jeunes se donnent la mort chaque année parce qu’ils se font harceler à l’école. Il ne faut pas minimiser l’impact d’un harcèlement sur une jeune personne en construction intellectuelle et psychique. Il peut toutefois être pertinent de préparer ces futurs adultes à savoir reconnaître un harcèlement, et de leur apprendre à y réagir le mieux possible.
Définition du harcèlement scolaire par l’Education nationale
En France, la circulaire n° 2013-100 du 13 août 2013 Prévention et lutte contre le harcèlement à l’École donne cette définition du harcèlement scolaire : « Un élève est victime de harcèlement lorsqu’il est soumis de façon répétée et à long terme à des comportements agressifs visant à lui porter préjudice, le blesser ou le mettre en difficulté de la part d’un ou plusieurs élèves ».
Elle ajoute : « Cette violence est susceptible d’être exercée sous diverses formes, verbales, physiques, morales, voire sexuelles. L’usage des nouvelles technologies peut parfois, par des utilisations détournées, favoriser, accroître ou induire des situations de harcèlement. On parle alors de cyberharcèlement ».
Orgueil, honte et harcèlement scolaire
Même s’il est impossible d’établir le profil type du « harceleur », ou « bully« , plusieurs études ont montré une corrélation entre une mauvaise gestion du narcissisme et de la « honte », et une propension à harceler les autres. Par exemple, il arrive qu’un élève ayant de mauvais résultats en classe décide de s’en prendre à un autre qui réussit mieux que lui, plutôt que de regarder ses propres difficultés en face. Il peut aussi s’en prendre à un autre élève qui a des problèmes scolaires également, et l’attaquer pour cette raison, parce qu’il peut attaquer chez quelqu’un d’autre un problème qu’il refuse de reconnaître en lui. Il peut parfois sembler plus facile de persécuter quelqu’un d’autre que d’accueillir ses propres impressions d’échec personnel.
La culture du harcèlement
Si l’on veut penser le problème du harcèlement scolaire de manière plus systémique, il faut commencer par comprendre ce qu’est la « culture du harcèlement« , dans les écoles, les familles, les entreprises, les clubs de loisirs ... Il s’agit d’une culture où les individus se permettent de maltraiter les autres, et de les dominer, parce qu’ils ne sont pas capables de s’accepter eux-mêmes, ni de se comprendre. C’est à cette culture de la domination, sous-tendue par un mal-être intérieur, qu’il faut s’attaquer, si on veut diminuer le nombre d’actes de harcèlement scolaire. Et compris ainsi, le harcèlement scolaire ne se limite pas à des actes d’élèves envers d’autres élèves : il s’agit de quelque chose de beaucoup plus vaste, qui implique aussi les professeurs, les parents d’élèves, et tout le personnel encadrant.
Limiter le harcèlement scolaire : propositions de solution
Articuler des règles strictes à une culture de l’empathie et de la connaissance de soi semble être le meilleur remède pour prévenir les cas de harcèlement scolaire.
D’une culture du harcèlement à une culture du respect, de soi-même et des autres
C’est aux adultes de construire cette culture du respect ! Commencer par construire des rapports harmonieux et respectueux entre adultes est une priorité. Si les membres de l’équipe pédagogique commencent par se traiter respectueusement eux-mêmes, et entre eux, traiter respectueusement les parents, et les élèves, la partie est déjà presque gagnée. C’est pour cette raison qu’au CPP, le recrutement est très sélectif, et les précepteurs sont recrutés, non pas uniquement sur leur diplômes, mais sur leur capacité à gérer leur équilibre intérieur, et leurs relations avec autrui. Quant aux élèves, ils sont choisis et suivis individuellement. L’équipe pédagogique s’intéresse à l’épanouissement de chacun d’entre eux, comme des personnes à part entière, pas seulement comme des élèves.
D’autre part, les précepteurs sont soucieux d’aider les jeunes à gérer leur propre souffrance scolaire et à l’exprimer, plutôt que d’attaquer les autres en raison de leurs frustrations et complexes. La méthode de « médiation linguistique« , qui est au coeur du projet pédagogique du CPP, a pour but, non seulement de réconcilier les jeunes avec l’apprentissage, mais aussi avec eux-mêmes. En apprenant à se comprendre eux-même, et en recevant un feedback sur leur discours intérieur, les jeunes peuvent sortir des affres narcissiques qui les conduisent à harceler les autres, plutôt que de reconnaître, et accepter, leurs propres limitations, et faiblesses. « Connais-toi toi-même », le plus ancien des trois préceptes qui furent gravés à l’entrée du temple de Delphes, est aussi l’une des plus anciennes des citations peintes sur les murs du CPP.
Face au harcèlement scolaire, des mesures strictes et pragmatiques sont nécessaires.
Au CPP, des mesures très pragmatiques ont aussi été prises pour limiter, voire évacuer totalement les problèmes liés au harcèlement : des caméras ont été installées partout, dans toutes les pièces, et les élèves le savent. Cela permet d’une part, de dissuader, et, d’autre part, de documenter les faits, après accusation (et fausses accusations). Toutes les cloisons sont transparentes, sauf celles des toilettes bien entendu. Il n’y a qu’une toilette pour les filles, une pour les garçons, et il est interdit d’entrer à plusieurs. Les toilettes sont citées dans les rapports sur le harcèlement scolaire comme le lieu où se passent les actes les plus graves : baisers, déshabillages et visionnages de films pornographiques forcés, voire pire.
Le fait que le CPP ne soit qu’une école d’une cinquantaine d’élèves en tout (primaire, collège, et lycée) permet aux précepteurs d’être vigilants et de ne rien laisser passer, que ce soit dans les actes, ou dans les mots. Le CPP est une école alternative, et la douceur fait partie de ses valeurs, mais c’est le cas aussi de la discipline et de la justice. On ne peut pas se comporter mal envers les autres impunément.
* Quant à la réintégration dans une école après avoir été traumatisé par une expérience de harcèlement scolaire, nous vous invitons à consulter notre article sur la phobie scolaire, qui présente des pistes pour réconcilier ces jeunes, traumatisés par l’école, et ce qu’ils y ont vécu, avec l’apprentissage, le développement de soi, et les relations avec les autres.
Le Cours du Pont de Pierre, pour réconcilier les élèves avec l’envie d’apprendre
Le Cours du Pont de Pierre, école privée hors-contrat (primaire, collège et lycée), est né d’un constat : certains élèves ne se sentent pas bien dans une classe de 30 élèves, quelle qu’en soit la raison, et recherchent une autre approche pour leurs apprentissages.
Cette école a été créée pour leur offrir un lieu d’apprentissage dans lequel le rapport qui lie l’élève et l’enseignant est revu, en diminuant le nombre d’élèves et en individualisant chaque enseignement.
Ce que l’on dit du Cours du Pont de Pierre …
« Nous tenions tous les trois à vous exprimer nos très sincères remerciements pour votre accompagnement constant, bienveillant, exigeant mais respectueux du rythme de M. (…) C’est chez vous que M. a pu se reconstruire pas à pas, reprendre confiance, respecter sa personnalité, trouver de nouveaux repères et envisager enfin l’avenir autrement.
C’est auprès de vous tous que nous, parents, avons trouvé confiance et apaisement par votre écoute, votre patience, votre ouverture à chercher sans cesse de nouvelles approches pédagogiques pour aider M. à apprendre jusqu’à trouver celle qui lui convenait, la souplesse, le dialogue, la disponibilité et l’optimisme !
Merci d’avoir créé cette école unique en son genre et qui répond à de vrais besoins chez ces jeunes plein de potentiel pour qui le système scolaire classique ne convient pas, c’est une cause tellement louable et importante mais aussi certainement épuisante, difficile à tout point de vue, merci de la mener avec tant de détermination ! Merci pour votre « souple fermeté » avec vos élèves, et le soin que vous mettez à garantir une cohésion et une bonne entente entre eux, celui aussi que vous cultivez à nourrir ces jeunes tant scolairement, mentalement, culturellement que physiquement. Merci pour ce cadre de travail, ces locaux, cette ambiance, qui est selon M. « parfaite », et bravo pour vos talents de sélectionneur : votre équipe pédagogique est très complémentaire, on vous sent tous « reliés » par les mêmes valeurs, c’est une équipe qui aime son travail, ses élèves, son école, chapeau ! (…)
« Voilà, je voulais tout simplement vous remercier pour cette année (…) Je me souviens du premier rendez-vous il y a maintenant 9 mois où on se lançait dans le plus gros défi de ma vie, reprendre les cours (…) ça n’a pas été facile tous les jours, ça a même parfois été vraiment très difficile, mais à chaque fois que je perdais espoir, vous étiez là pour me soutenir.
J’ai eu beaucoup de doutes, mais vous m’avez redonné confiance, vous m’avez fait grandir et avancer (…) »
« P. a retrouvé sa joie de vivre : il rit, blague, jongle, il est bien dans ses baskets grâce à vous et à votre école si attentive à chacun. C’est un vrai plaisir et un grand soulagement que de le voir s’épanouir en toute confiance, soutenu par ses professeurs. »