Mémorisation au CPP : Une pédagogie innovante pour des apprentissages durables
Dans notre école, nous ne nous contentons pas de transmettre des connaissances. Nous travaillons à bâtir une compréhension profonde chez nos élèves, en leur donnant les outils pour retenir durablement ce qu’ils apprennent et pour transférer leurs compétences à des situations nouvelles. Au cœur de cette démarche se trouve un élément fondamental : la mémorisation.
Lors de notre dernière formation, nous nous sommes mis d’accord sur une approche pédagogique basée sur des recherches scientifiques récentes. Découvrez comment nous intégrons ces méthodes dans nos classes pour optimiser l’apprentissage des élèves et les préparer à réussir sur le long terme.
Pourquoi la mémorisation est-elle cruciale dans notre pédagogie ?
La mémorisation n’est pas simplement une « capacité » qui nous permet de retenir des faits. Elle est le moteur de l’apprentissage et un socle indispensable pour acquérir des compétences. Apprendre une compétence ou un concept nécessite de le mémoriser, et cette mémorisation ne doit pas être passive. En effet, elle peut être dynamique et active, quand elle est bien stimulée.
Les types de mémoire et leur rôle dans l’apprentissage
Nous nous sommes formés à comprendre et à utiliser les différents types de mémoire :
- Mémoire de travail : Ce type de mémoire agit comme un espace temporaire et limité où nous traitons des informations à court terme, comme lors d’un calcul mental ou d’une tâche immédiate en classe.
- Mémoire à long terme : C’est ici que les connaissances durables sont stockées. Elle se divise en :
- Mémoire sémantique : qui nous permet de mémoriser des faits et des concepts (par exemple, savoir que Paris est la capitale de la France).
- Mémoire procédurale : qui nous aide à automatiser des compétences (comme faire du vélo ou écrire sans effort).
- Mémoire épisodique : qui enregistre nos expériences personnelles et les événements marquants (comme se souvenir d’une sortie scolaire).
Toutes ces formes de mémoire sont sollicitées dans le processus d’apprentissage, et chacune joue un rôle crucial pour permettre aux élèves de consolider durablement leurs connaissances et de les réutiliser dans d’autres contextes.
Sciences cognitives et neuromythes sur la mémorisation
La mémoire de travail s’ « entraîne ». Vrai ou faux ?
Eh bien non, pas vraiment. La mémoire de travail sera toujours extrêmement limitée. C’est pourquoi l’apprentissage par cœur et la sollicitation des autres types de mémoire pour désengorger la mémoire de travail sont nécessaires. Apprendre ses tables de multiplication par cœur, ou des formules scientifiques est toujours pertinent aujourd’hui. Apprendre comment poser une multiplication, ou au moins à retenir « sur ses doigts » (mémoire procédurale) permet de libérer la mémoire de travail pour qu’elle n’ait que quelques opérations à faire en même temps. Au-delà de 7 ou 8 opérations simultanées, la mémoire de travail sature forcément, donc la seule solution est d’apprendre à contourner ses limites, en développant ses autres mémoires.
On a chacun un « style d’apprentissage ». Vrai ou Faux ?
De nombreuses études récentes montrent que catégoriser les élèves selon un « style » dominant (et fixe !) n’est pas la méthode la plus efficace pour les faire réussir. En réalité, ce qui fonctionne, c’est d’exposer les élèves à une variété de modalités d’apprentissage (visuelles, auditives, kinesthésiques) plutôt que de les enfermer dans un style unique. On peut toutefois bien sûr les laisser développer leurs préférences (qui peuvent évoluer avec le temps !). Ainsi, dans notre école primaire, certains préfèrent mémoriser à l’aide d’une carte mentale, d’autres écrire la leçon eux-mêmes, certains relire à haute voix, ou encore la mettre en geste…
L’important c’est de comprendre, pas de retenir. Vrai ou Faux ?
La phrase « L’important c’est de comprendre, pas de retenir » est incomplète. Compréhension et mémorisation sont en fait étroitement liées. Retenir des informations est essentiel pour appliquer cette compréhension dans des contextes pratiques, tels que les examens ou le travail. De plus, la mémorisation renforce la compréhension à long terme, permettant d’ancrer des concepts fondamentaux et de les relier à des idées plus complexes. Ainsi, un équilibre entre compréhension et mémorisation est crucial pour un apprentissage efficace et durable.
Stratégies pédagogiques fondées sur la mémorisation
Basées sur des recherches rigoureuses, et notamment sur un MOOC de l’INSERM dédié aux mécanismes de la mémoire, les stratégies que nous appliquons au CPP reposent sur plusieurs piliers
La récupération en mémoire
Plutôt que de se contenter de relire leurs leçons, les élèves sont encouragés à essayer de se rappeler les informations apprises, même sans les avoir sous les yeux. Ce processus, appelé récupération active, est bien plus efficace pour renforcer la mémorisation à long terme. La récupération répétée des informations améliore significativement la rétention des connaissances. Un élève qui passe autant de temps à tester sa mémoire qu’à relire son cours retiendra deux fois plus de contenu sur le long terme.
Le feedback personnalisé
Le feedback est un élément central de l’apprentissage. Donner un retour précis et constructif aux élèves leur permet de comprendre leurs erreurs et de consolider leurs connaissances. Un enseignant qui fournit des corrections individuelles aide les élèves à corriger leurs erreurs de manière proactive et à progresser.
L’espacement des révisions
Le cerveau humain retient mieux les informations lorsqu’elles sont révisées à des intervalles espacés dans le temps. Nous encourageons les enseignants à planifier des révisions étalées sur plusieurs jours ou semaines, plutôt que de concentrer toutes les révisions avant un examen. Ce principe, appelé l’apprentissage distribué, maximise la rétention à long terme. Par exemple, réviser un même concept tous les mois produit de bien meilleurs résultats que de le revoir quotidiennement sur une courte période.
L’importance du sommeil
Nous avons également abordé le rôle du sommeil dans la consolidation de la mémorisation. Il est prouvé qu’un bon sommeil après l’apprentissage favorise une meilleure mémorisation des informations. Lors de la formation, nous avons discuté des expériences qui montrent que des élèves ayant bien dormi après avoir révisé retiennent jusqu’à 50 % de plus d’informations que ceux qui n’ont pas dormi.
Quiz interactif : Testez votre mémoire
Pour illustrer ces principes, nous mettons en place des quiz interactifs dans nos classes, afin de favoriser l’engagement des élèves et de solliciter leur mémoire. Vous pouvez vous aussi essayer ce quiz pour évaluer vos compétences en mémorisation :
1. Vrai ou Faux : « La récupération en mémoire est une méthode plus efficace que la simple relecture. »
2. Question ouverte : Quelle est la différence principale entre la mémoire à long terme et la mémoire de travail ?
3. Trouvez l’intrus : Lequel de ces outils n’est pas utile pour renforcer la récupération en mémoire ?
a) Relecture passive
b) Feedback immédiat
c) Quiz réguliers
d) Flashcards
4. QCM : Quel est l’avantage principal de l’apprentissage distribué ?
a) Il permet d’apprendre rapidement
b) Il renforce la mémorisation à long terme
c) Il réduit la fatigue mentale
d) Il réduit le besoin de sommeil
Comment notre école transforme l’apprentissage ?
Notre école met en pratique toutes ces méthodes pour que chaque élève puisse tirer le meilleur parti de ses capacités. En intégrant des stratégies d’apprentissage fondées sur la mémorisation, nous faisons de l’apprentissage un processus actif et engageant. Nos élèves ne se contentent pas d’écouter ou de lire ; ils participent à des activités qui sollicitent leur mémoire, et nous leur fournissons des feedbacks réguliers pour les aider à corriger leurs erreurs.
Nous utilisons également des outils modernes, comme des quiz interactifs, des cartes mentales, et des flashcards numériques, pour rendre l’apprentissage plus dynamique. Ainsi, tous les mardis après-midis, nous avons un professionnel dédié qui nous accorde quelques heures de sa semaine pour développer les aptitudes méthodologiques de nos élèves : leur apprendre à apprendre. Et en premier lieu, leur apprendre à connaître et à optimiser le superpouvoir que représente notre mémoire.